Livre du jour et de la nuit, Égypte éternelle - Egyptian book of the day and night
Le livre du jour et de la nuit raconte le voyage du soleil à l'intérieur du ventre de Nout, connue sous le nom de dame du Ciel et des Étoiles, mère du Soleil.
Chaque soir, la divinité avale l'astre solaire qui traverse son corps pour renaître au matin.
On en trouve une illustration sur le plafond astronomique de la chambre funéraire du tombeau de Ramsès VI dans la vallée des rois ainsi que quelques passages dans le temple funéraire de Ramsès III (mort vers 1154 av. J.-C., XX° dynastie) à Médinet Habou.
Dans la tombe KV9 de Ramsès, le voyage nocturne est reproduit sur les plafonds du second corridor et des deux premières salles qui suivent. Le ciel, sous la forme du corps de la déesse Nout est parsemé d'étoiles, il enveloppe les trois côtés cette immense composition : Sa longueur est divisée en deux bandes égales : celle d'en haut représente le cours du soleil dans les douze heures du jour : celle d'en bas, la marche du soleil pendant les douze heures de la nuit.
Sur le plafond de la Salle du Sarcophage on trouve dos à dos deux compositions indépendantes du ciel diurne (le Livre du Jour) et du ciel nocturne (le Livre de la nuit). Il existe quatre versions dont deux complètes du Livre de la Nuit datant du Nouvel Empire. Nous prendrons comme base pour les décrire ceux tracés sur les plafonds de la Salle du Sarcophage.
Le plafond creusé en berceau est décoré de deux énormes déesses de couleur jaune sur fond noir placées dos à dos et séparées par un espace noir orné de deux tracés en zigzag de couleur jaune- noir. Le ciel, sous la forme d’une femme dont le corps est parsemé d’étoiles, enveloppe de trois côtés cette immense composition. Le torse se prolonge sur toute la longueur du tableau dont il couvre la partie supérieure. La tête est à l'occident. Les bras et les pieds limitent la longueur du tableau divisé en deux bandes égales : celle d’en haut représente l’hémisphère supérieur, ou le cours du soleil dans les douze heures du jour ; celle d’en bas, l’hémisphère inférieur, la marche du soleil pendant les douze heures de la nuit.
LE LIVRE DU JOUR.
Le Livre du jour est remarquable parce que, contrairement à la plupart des textes funéraires, il est axé sur le voyage du dieu soleil pendant la journée, plutôt que sur son voyage nocturne dans le monde souterrain. Ainsi, le dieu soleil apparaît avec une tête de faucon plutôt qu'avec son image nocturne à tête de bélier. Pourtant, des motifs du monde souterrain tels que la répulsion d'Apophis et le champ de roseaux apparaissent au milieu de la composition. Ce livre s'intéresse surtout à l'énumération des divinités, avec peu de texte descriptif.
Chaque soir, Nout avale l'astre solaire (disque rouge) qui traverse son corps pour renaitre de son sexe le matin sous la forme d'un disque blanc ailé. Les personnages peints sur le fond bleu nuit figurent des constellations, mais aussi des dieux momifiés qui se régénèrent à chaque passage du soleil. Les chacals, eux, sont selon la tradition, des auxiliaires de Rê dont ils tirent la barque. Disposé horizontalement sur cinq registres, le texte suit le déroulement des douze heures de la journée. Cette disposition, cependant, ne permet pas de savoir clairement où une heure se termine et où la suivante commence. Un prologue et une représentation finale se détachent du texte principal.
La première scène
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Fig 1.
Dans le registre supérieur, la première scène du Livre du jour représente la naissance du soleil. Le disque solaire qui vient de naître figure au-dessus d'un scarabée ailé. En dessous, Il sort du sein de sa divine mère Neith, sous la forme d’un petit enfant, enfermé dans un disque rouge, et qui porte un doigt à sa bouche. Neith, est assistée par deux déesses agenouillées qui se tiennent l’une à sa droite, l’autre à sa gauche. Tout ce tableau est encadré par un texte qui, comme la plupart des textes du Livre du Jour, est très corrompu.
Dessous, Le fleuve qui forme la base supérieure d’un trapèze porte une grande barque. Sa proue est recouverte d’une natte de roseaux. À son arrière, près des rames du gouvernail, se trouvent les dieux Sia et Heka. (Sia était le dieu de la sagesse et de la connaissance, qui réside dans le cœur. Heka était l'incarnation de la puissance du soleil, de la magie. Ces dieux étaient membres de l'équipage de la barque solaire pour défendre Ré contre les attaques d’Apophis). Au milieu, un naos bas, orné de couteaux et de bâtons recourbés ; devant lui deux corbeilles de roseaux. Sur le devant de la barque se tiennent les dieux Chou, Horus et Geb. Le dieu Chou, qui est un peu plus grand que les autres personnages, semble supporter de ses deux bras levés tout le tableau représentant la naissance du soleil.
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Fig 2
Fig 2. La base inférieure porte deux barques, celle du soir (2) et celle du matin (1), Les deux proues recouvertes de nattes de roseaux sont séparées par le soleil naissant (3) dans lequel est un enfant. Deux déesses, Isis (4) et Nephthys (5) se tiennent à l’avant de leurs barques respectives, elles tendent les bras vers le disque. Au-dessous de celle scène, au quatrième registre, sont placés deux chacals encadrés de textes se rapportant à la naissance du soleil.
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Le début du cinquième registre se rapporte encore à la naissance du soleil. Dans le texte qui se trouve entre les deux chacals du bas et du haut, on peut lire : Faire des louanges, adorer Râ. Sortir des cuisses de Nout (quand on) apparaît dans I’ ouverture de la porte de l'horizon.
Premier registre
C’est la rive droite du fleuve céleste. Les dieux ou les esprits qui président à chacune des heures de jour ; adorent le dieu Soleil à son passage, ou récitent tous les noms mystiques par lesquels on le désignait. Ce sont 96 divinités qui accompagnent la barque solaire dans son périple diurne de l'orient à l’occident. Le premier groupe formé de dix-neuf dieux est précédé e deux colonnes de texte : Trois dieux androcéphales sont devant un faucon momifié dans une corbeille, sa tête est surmontée d'un disque a deux plumes.Puis viennent cinq dieux, deux sont momiformes, le dernier Anubis est devant un lion criocéphale couché portant une étoile entre ses cornes. Suivent 3 dieux dont 2 sans bras, une déesse, un dieu tenant un spectre, un dieu momiforme, un dieu accroupi, une divinité léontocéphale. Androcéphale (à tête d'homme) léontocéphale (à tête de lion).
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Suit une procession de 27 dieux, qui occupe l'espace jusqu'au rectangle jaune. Elle est composée de divinités anonymes et connues comme Neith représentée avec une tête de crocodile. Devant ces dieux, un rectangle jaune (1) contient les deux cartouches et les titres de Ramsès VI. Après ce rectangle un groupe de sept dieux armés de couteaux (2). Puis viennent cinq uraei (3) dans leur corbeille, le dernier surmonté du cartouche royal. Devant les uraei deux dieux sont armés de lances, 4 autres de couteaux. Plus loin une équipe de 6 dieux halent la barque solaire placée sous eux. Enfin 6 uraei dans leur corbeille termine le registre.
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Deuxième registre
Il débute par cinq colonnes d'un fragment de texte se rapportant aux quatre cynocéphales qui accueillent et adorent le soleil levant. Après que celui-ci (Rê) est reçu les soins de deux déesses nourrices, il rejoint la première barque solaire, pour commencer son voyage sur le fleuve céleste, qui coule de l’orient à l’occident. Elle est halée par six divinités, 4 à tête de bélier et 2 à tête humaine.
Rê est représenté sous sa forme solaire (à tête de Faucon surmontée du disque solaire), il se tient debout dans son Naos dont la porte est ouverte. L’équipage de la barque se compose de 6 divinités À l’arrière Sia est placé au-dessus des deux rames du gouvernail. À l’avant, Heka devant le naos a le bras gauche levé, il est suivi d’un dieu à tête d’épervier, de la maitresse de la barque, d’un dieu à tête humaine et de Geb représenté avec une tête de lièvre, tenant une longue perche pour sonder le fleuve
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La deuxième barque n'est plus halée. Elle se, distingue de la première par sa poupe et sa proue en forme de fleur de lotus. La natte de roseaux a disparu. L'équipage est composé de sept personnages. Devant elle 4 uraei portant des étoiles sur la tête, crachent du feu, plus loin un personnage représenté courbé, dépèce Ie serpent Apophis qui nage dans le fleuve ; deux autres le transpercent de leur lance. Celui de droite, la tête surmontée d'un disque solaire ornée de deux uraei est Ramsès VI.
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Ces trois personnages, dont le pharaon défunt, font regorger au serpent Apophis l’eau qu’il avait avalée pour arrêter la barque solaire. La troisième barque est la même que la précédente, l'équipage compte une déesse en plus. Le même groupe de trois personnages dépèce le serpent Apophis placé devant la barque. La quatrième et cinquième barque sont identiques à la précédente :
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Les textes mentionnés ne précisent pas le moment de I arrêt de la barque. Le Livre des Morts indique qu’il a eu lieu «au moment du soir ». D’après notre texte l’arrêt se produit à la sixième heure, c'est-à-dire à midi. Le banc de sable est mentionné à la 7ème, 8ème et 9ème heure, jusqu'à l'arrivée de la barque solaire devant la montagne des Champs d'Iarou.
"Les Champs d'iarou ou Champs des Roseaux constituent le domaine du dieu Osiris où le mort est assuré d'excellentes récoltes. (Paradis Égyptien). Le paradis égyptien est un monde qui ressemble à l’Égypte : un Nil souterrain qui permet d’alimenter des canaux d'irrigation nécessaires au labourage des champs d’Iarou. C'est là que le défunt vit, travaille et adore les dieux. Les champs d'Iarou « le Sekhet-Aaru » sont l'endroit où les âmes justes viennent se reposer si elles ont passé toutes les épreuves de la mort. Ils se situent près du Lac Menzaléh dans le Nord-Est du Nil, domaine d’Osiris. C’est un endroit paradisiaque. On y trouve des champs à perte de vue, l’agriculture, la flore y foisonnent, la vie est présente partout. Les défunts sont les cultivateurs des champs de blés. Ils s’en occupent dans la joie, dans leurs plus beaux habits, généralement en lin blanc. On peut y croiser des divinités comme Râ, Thot et bien sûr Osiris."
Dans la septième et huitième heure, la barque céleste côtoie les demeures des bienheureux, des jardins ombragés par des arbres de différentes espèces sous lesquels se promènent les dieux et les âmes pures, Ce sont les champs d’iarou
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La représentation vers laquelle vogue le dieu soleil est un dessin schématisé des Champs larou. Ce dessin n'est pas complet dans la Salle du Sarcophage, le dessinateur n'a tracé qu'une partie de son contour. La figure 3 exécutée d'après la peinture qui se trouve dans le corridor explique ce qu'aurait dû être le dessin complet. Les Champs larou étaient une montagne . Au pied de cette montagne poussaient des souchets représentés dans la salle du sarcophage par trente-huit plantes. Au-dessus de ces plantes se tiennent dix-neuf divinités. La montagne est coupée verticalement par deux colonnes de textes :
Devant la dernière barque se trouve 6 colonnes de texte. Après l'inscription, on voit Ramsès VI en adoration devant la barque solaire qui vient vers lui, deux petits chacals lui tournent le dos el semblent se diriger vers la bouche de Nout. Ici le fleuve céleste s'étale et forme une espère de bassin dans lequel sont représentées deux barques qui symbolisent le transfert du disque solaire de la barque du jour à la barque de la nuit, Un disque rouge est placé devant la bouche de la déesse, il sera avalé par elle et commencera son voyage dans la nuit.
Enfin le dieu approche de l’Occident. Sèc (Saturne) sonde le fleuve incessamment, et des dieux échelonnés sur le rivage dirigent la barque avec précaution ; elle contourne le grand bassin de l’ouest, et réparait dans la bande supérieure du tableau, c’est-à-dire dans l’hémisphère inférieur, sur le fleuve qu'elle remonte d’occident en orient. Le grand cortège du dieu et l’équipage ont disparu, il ne reste plus que le pilote, debout et inerte à l’entrée du naos renfermant le dieu, auquel la déesse Thméi (la vérité et la justice), qui préside à l’enfer ou à la région inférieure, semble adresser des consolations.
Troisième registre
Le troisième registre débute par un groupe de six divinités dont cinq tiennent des rames. Elles sont précédées de deux colonnes de texte : Le premier dieu est androcéphale, le second porte deux têtes d'oiseau, le troisième a une tête de crocodile, le quatrième est un serpent dressé sur la queue, le cinquième et sixième sont à tête humaine Un deuxième groupe comprend cinq personnages portant chacun une étoile sur la tête. Le premier Le reste du registre contient des textes décrivant le voyage du soleil dans les heures du jour.Un long texte de 22 colonnes fait partie de la 11ème heure termine ce registre
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Quatrième registre
Le quatrième registre débute par la représentation de deux chacals, nous l'avons décrite précédemment. Le reste de ce registre est occupé par une procession de cinquante divinités. Les cinq premiers sont les dieux des heures sept, huit, neuf, dix et onze de la nuit . Le premier porte un sceptre, le second est momiforme. Le troisième, quatrième et cinquième ont des têtes de crocodile surmontées d'étoiles.
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Cinquième registre
Le cinquième registre comme le quatrième débute par la représentation de deux chacals, vers eux se dirige une théorie de huit pharaons. Faisant le geste d'adoration, ils portent tous des uraei sur la tête. Un disque solaire orné de deux uraei surplombe le 8ème. Tous, à l'exception du premier, ont devant eux le nom de Ramsès VI. Après ce groupe de pharaons, un texte décrit le voyage du soleil dans la deuxième heure du jour. Le reste du registre est occupé par une procession de 43 divinités qui ont presque toutes une étoile sur la tète.
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